• La montagne sainte Victoire

    Peinte par Paul Cézanne.

    La montagne Sainte-Victoire, en occitan provençal Mont Venturi selon la norme classique ou Mount Ventùri selon la norme mistralienne, est un massif calcaire du Sud de la France, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

    Située à l'est d'Aix-en-Provence, elle a connu une gloire internationale en partie grâce à la soixantaine d'œuvres du peintre Paul Cézanne dont elle est l'objet. Paradis des marcheurs, grimpeurs et amoureux de la nature, elle est un élément majeur du paysage aixois.

     

    Falaises calcaires du versant sud.

    En -102, alors que les Ambrons et les Teutons, d'origine germanique et scandinave, déferlent dans le Sud de la Gaule, menaçant la paix dans la toute nouvelle ville d'Aix et ses environs, les consuls romains Caius Marius et Quintus Catulus les affrontent et les repoussent à la bataille d'Aix, qui se déroule sur le piémont sud-est de la montagne Sainte-Victoire (plaine de Pourrières). D'où, selon certains, l'appellation par les Romains de montagne de la Victoire.

    Vue depuis saint-Marc-Jaumegarde.

    Une autre origine possible du nom est liée au caractère très venteux du sommet (vencturus en latin ; le nom provençal de la montagne en est proche : Venturi). La Sainte-Victoire (la « Sainte », comme l'appellent les Aixois) aurait dans ce cas la même origine toponymique que le mont Ventoux dans le Vaucluse.

     

    Entrée du Prieuré de sainte Victoire.

    Elle est sanctifiée au Moyen Âge par les Chrétiens pour devenir la Sainte-Venture. Une chapelle a d'ailleurs été construite à son sommet au XIIIe siècle. Ce n'est qu'au XIIIe siècle que la montagne a pris son nom actuel pour une raison encore imprécise. Certains pensent qu'il s'agissait de franciser le nom provençal

    Géologie : 

    La Sainte-Victoire, tout comme le massif de la Sainte-Baume, peut être considérée comme un cas particulier parmi les massifs alpins car les différentes étapes de la formation de son relief rattachent son histoire géologique aussi bien à celle de l'ancienne chaîne pyrénéo-provençale qu'à celle des Alpes occidentales lui ayant succédé.

    En effet, de l'ancienne montagne Sainte-Victoire, contemporaine des dinosaures du Crétacé, il ne reste aujourd'hui que le pli de Bimont, dit chaînon des Costes Chaudes, dernier vestige résultant des mouvements tectoniques et des empilements caractéristiques de la phase pyrénéo-provençale durant l'Éocène.

    Plus tardive durant l'Oligocène, la rupture du pli anticlinal de Sainte-Victoire, lequel résultait de la première surrection des grands reliefs alpins, est à l'origine d'un déferlement contribuant à expliquer la forme actuelle de la montagne, qui apparut 15 millions d'années avant notre ère.

    La Sainte-Victoire, dont les sédiments calcaires remontent au Jurassique, se compose donc à la fois d'un vestige pyrénéo-provençal et d'une géologie alpine. Cette singularité et cette ambivalence permettent de comprendre pourquoi, bien qu'étant un massif des Alpes occidentales, la problématique de ce rattachement reste complexe.

     

    Selon une étude récente, la Sainte-Victoire serait toujours en train de grandir. La société ME2i a en effet réalisé une étude par satellite entre 1993 et 2003 apportant une preuve que, durant cette période, l'extrémité occidentale de la montagne Sainte-Victoire a été en surrection de 7 mm par an.


    La montagne vue depuis Aix-en -Provence.